
Estibet II part de Ceuta le samedi 4 aout à 18h30. Les prévisions météo donnaient des vents de sud ouest faibles au départ se renforçant jusqu’à 30 nœuds ultérieurement. Nous voulions donc devancer ce coup de vent. Le deuxième problème, c’est qu’il fallait passer le rail de Gibraltar pour gagner les cotes espagnoles.
Le départ se fait sur un coucher de soleil de rêve. On aperçoit le rocher anglais et la punta Almina du coté de Ceuta.
Le vent se lève et il va falloir franchir le rail. Les cargos arrivent 3 par 3 comme sur une autoroute. Ils sont rapides et il ne faut surtout pas essayer de leur passer sous les moustaches ! Il suffit de regarder les relevés AIS pour comprendre.
La houle s’accentue et la prendre par le travers est inconfortable. Nous sommes presque au niveau du golfe d’Almeria et nous franchissons une première voie, non sans quelques craintes puis la deuxième après avoir fait du parallèle entre les deux. On voit s’éloigner la meute des cargos avec soulagement. La nuit du dimanche 5 au lundi 6 aout sera difficile avec un vent fort, quelques cargos toujours présents. Je venais de gagner la cabine avant, nous étions au portant, ça secouait un peu mais c’était tolérable. Je commençais à m’assoupir quand je fus projeté violemment contre le flanc bâbord ou se trouvait la porte de la cabine. Le bateau s’était couché. Yves à la barre luttait pour échapper à 3 cargos et le voilier a été percuté de flanc par une déferlante. Jean Claude calé par la table dans le carré n’a pas bougé. Yves à la barre, attaché, a un peu « volé » mais a réussi a atterrir !
On arrive le lundi midi à Carthagène fatigué. L’entrée du port est triste avec des usines déployées sur le coté de la ville. Il fait très chaud et on sent les relents de la raffinerie. Il existe 2 marinas à Carthagène: une à l’est en entrant (Real Club de Regatas Cartagena) et l’autre à l’ouest (Yacht Port Cartagena). Nous allons sur le YPC à droite, juste avant le port de pêche après un contact VHF. Le port est moderne avec des catways, sanitaires juste acceptable, lavanderie et wifi payant (5€/j ou 15€/semaine) ; marina sécurisée par portail électrique et gardien 24/24. J’ai payé 40 euros pour Estibet.
La ville de Carthagène fut fondée par le carthaginois Hasdrubal l’Ancien en 227 avant JC. Hasdrubal est le gendre d’Amilcar Barca, père d’Annibal. La ville est triste d’un premier abord, mais, en se promenant on découvre des petites ruelles andalouses, des bâtiments, restos et places attrayantes. La vieille ville s’étend le long du quai du port de plaisance ou on peut trouver l’emblème de la vocation maritime de la ville: le prototype de sous-marin de l’enfant du pays Isaac Peral . Carthagène fête tous les ans les Romains et Carthaginois et, est célèbre pour sa procession de la semaine sainte. On peut y découvrir des vestiges carthaginois, romains ( théâtre romain découvert en 1987 et datant du Ier siècle après J.-C), wisigoths et Arabes.
L’arrivée fut marquée par la panne de l’étouffoir électronique d’Estibet. Un voisin de ponton nous vint en aide me montrant l’étouffoir mécanique sur le moteur. C’était Robert, propriétaire d’Orion avec sa compagne Christelle. Nous passerons de très bons moments avec eux.